Heliophanus tribulosus est un petit Salticidé remarquable. La femelle se présente visuellement avec deux taches claires en accent circonflexe sur l'abdomen et deux points en arrière de l'abdomen qui peuvent fusionner en un petit cercle assez caractéristique. Elle arbore plutôt une teinte claire (pas toujours toutefois) et ses pattes sont intégralement jaunes au contraire de Heliophanus flavipes qui a des marques noires sur les fémurs IV. |
Le mâle est fortement caractéristique, petit, noir avec des reflets rouges ou verts. Par rapport à la femelle, il lui reste les deux points blancs de l'arrière de l'abdomen et parfois également les points centraux de l'abdomen, ce qui le rend alors très proche de Heliophanus kochi. |
Cette espèce arpente les murs ensoleillés de la maison mais se trouve aussi volontiers dans la végétation, ici sur un rosier. Les pétales de roses constituent des cachettes parfaites et les fleurs attirent nombre d'insectes de tous poils... |
La Femelle
Voici deux Heliophanus tribulosus femelles typiques: |
→ La femelle est d'une belle couleur verdâtre et ses palpes sont franchement vert pomme,
→ Elle a des pattes presque jaunes et de couleur uniforme,
→ Un grand cercle blanchâtre ceinture l'abdomen et un petit cercle blanchâtre entoure les filières,
→ Une marque centrale plutôt en forme de chapeau fait se dessiner un troisième cercle,
→ Ces cercles blanchâtres sont soulignés d'une ligne vert foncée,
→ Une bande blanche joint les yeux latéraux postérieurs. |
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On notera la gorge rougeâtre (voir l'agrandissement), détail caractéristique de cette espèce selon A. Staudt.
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La marque centrale est parfois peu visible ou absente.
On rencontre parfois des femelles presque glabres (dont on voit néanmoins les joues rougeâtres)
Est-ce normal, le résultat d'une mue ou une maladie?
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Les Heliophanus tribulosus femelles
ont souvent une teinte verdâtre
mais on en trouve aussi des rousses,
telles celles vues à Noirmoutier ci-dessus.
Femelle classique ci-contre
que l'on peut voir surveillant
son royaume sur l'agrandissement.
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L'abdomen dilaté des femelles gravides estompe les dessins. |
Le Mâle
Le jeune mâle ressemble à la femelle mais lors de sa dernière mue, celui-ci prend une allure complètement différente.
→ Son pelage devient ras, arbore des teintes métalliques vertes ou rouges sur l'abdomen,
→ Le céphalothorax devient glabre, conservant deux points blancs juste derrière les yeux arrières,
→ Deux grands cercles blancs presque horizontaux soulignent le dessous de l'abdomen et celui de la tête,
→ Les pattes noircissent et s'ornent de ponctuations blanches mais tarses et métatarses restent bruns,
→ Deux points blancs subsistent en l'arrière de l'abdomen. |
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Deux autres Heliophanus aux teintes moins classiques que les tons verts et rouges ci-dessus.
On remarque la tache rouge soulignée par Aloys STAUDT sur l'animal de gauche
et la plaque noire marquée sur la tête de celui de droite. |
Ces deux Heliophanus (un à la dominante verte et l'autre rouge) présentent 4 points sur l'abdomen
et répondent parfaitement à la description de H. kochii. N'ayant pas encore rencontré de femelle
de cette espèce dans le jardin, ce sont bien des H. tribulosus avec une variante de décoration... |
Deux petits derniers pour le plaisir. Celui de droite est aussi d'un dessin bien inhabituel et nous montre
ses apophyses fémorales des pédipalpes particulières (bien que d'autres Heliophanus en aient de semblables)...
C'est celui qui poursuit l'Icius subinermis ci-dessous. |
Mâles immatures
Les Mâles immatures sont d'allure semblable aux femelles avant leur dernière mue, et se reconnaissent
à leurs bulbes déjà enflés. Toutefois on voit déjà apparaître des lignes sombres sur les pattes de l'animal de gauche.
Celui droite est certainement très près de muer: on devine la transformation de la tête qui devient plus anguleuse. |
Le Couple
Le mâle de gauche entreprenait une femelle... Celle-ci poursuivant sa route non sans se retourner quand même de temps à autre, ce qui avait pour effet de stopper le mâle. Mais rien ne s'est réellement passé, l'approche du mâle est délicate... |
Celui de droite poursuivait également assidûment une femelle... Icius subinermis, immature de surcroît. On vante pourtant l'acuité visuelle des Salticidés! Il était très entreprenant, s'arrêtant et brandissant ses pattes avant, pédipalpes exposés, probablement émettant aussi des sons destinés à se faire amadouer... |
- Voir les agrandissements pour appréhender la scène réelle - |
Le Cocon
Ce cocon a été trouvé sous une pierre au milieu du chemin. Entr'ouvert, il a fait apparaître la mère ci-dessus
enfermée avec sa couvée. L'ensemble a été soigneusement mis de côté en espérant des naissances, sans succès. |
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