Segestria florentina est une grosse araignée noire bien connue chez nous qui niche dans les trous des murs en se construisant une retraite tubulaire dans laquelle elle se tient les 3 premières paires de pattes dirigées vers l'avant. Jeune, elle présente des anneaux aux pattes et une robe qui peut être claire. |
Elle se reconnaît visuellement à sa taille, son habitat et sa couleur et les reflets verts de ses chélicères distinguent particulièrement la femelle. |
La Retraite
Qui n'a pas déjà vu
ces tubes de soie
tissés dans les
anfractuosités des murs?
Ils sont prolongés
de rayons tendus
qui préviennent
du passage des proies...
L'araignée surgit alors
de son trou et harponne
son repas.
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A la tombée de la nuit, les trous des murs se retrouvent dotés de pattes, même au mois de Janvier s'il ne fait pas trop froid. La position de l'araignée dans son trou explique la configuration des pattes dont les 3 premières paires sont dirigées vers l'avant. |
Ce coléoptère est venu toucher les fils qui radient tout autour de la cachette - que l'on devine sur l'agrandissement. Il s'est fait harponner de façon spectaculaire. |
La Femelle
Deux vues qui illustrent les reflets verts de chélicères des femelles, reflets qui ne se voient que sous ceratins angles. |
La femelle de droite a été vue sur le mur extérieur de la maison, immobile des heures durant jusqu'à la nuit. J'en ai profité pour la mitrailler à bout portant... Puis j'ai fini par devenir inquiet pour elle. Mais elle était bien vivante et a soudainement agressé le bâtonnet destiné à la faire bouger.
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Le long de la Marne, le mur est percé de nombreux trous. Ceux-ci sont occupés par une de ces bêtes dont on voit poindre les pattes à la tombée de la nuit. Certaines se hasardent progressivement de hors, ceci même en plein hiver à des températures proches du gel. La bête de gauche avec près de 20mm est particulièrement costaude. |
Parmi cette population on pouvait trouver des animaux à la robe presque blanche (à droite), plus petits qui m'ont fait croire au début à des Segestria bavarica... Je pense maintenant que ce sont quand même des Segestria florentina plus jeunes, mais le doute subsistera quand même.
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La femelle se reconnaît principalement
aux fameux reflets verts de ses chélivères.
On voit qu'elle possède aussi des pattes
nettement moins longues que celles des mâles
ce qui permet de reconnaître le sexe dans la
Nature, les pédipalpes des mâles restant
en général très bien cachés, bien qu'imposants .
La face ventrale de la bête montre
un sternum dont la couleur "brun-rouge pâle
comme les hanches postérieures" (dixit le "Simon").
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Une bête rentrée dans la maison et une jeune rencontrée sur un trottoir de l'île de Madère. |
Le Mâle
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Vieux mâle rencontré sur un mur de la ville
au mois d'Avril - pour une maturité
donnée en été/automne!
Celui-ci a donc dû passer l'hiver
et il paraissait d'ailleurs bien fatigué.
Les mâles sont difficiles à repérer
pédipalpes qui restent souvent bien cachés.
Ses chélicères ne montrent pas de reflet vert.
Le critère des pattes I et II plus long
que leur corps est bien utile sur le terrain.
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La longueur des pattes et les petits chélicères
indiquent un mâle en vadrouille la nuit
à la recherche d'une âme soeur... |
Par la nuit froide de Janvier les Ségestries chassent encore,
les pattes hors de leur repaire. Il faut bien se nourrir...
... Une bonne occasion pour voir quelques mâles.
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Une belle Ségestrie florentine rencontrée sur un mur dans la rue. Sa couleur claire est inhabituelle pour une bête de cette taille. Pour celle-ci également, la grande longueur des pattes (pattes I et II plus grandes que le corps) et l'aspect des chélicères petits et bruns font penser à un mâle... particulièrement costaud... |
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Le Couple
Les Ségestries sont si vives que l'approche du mâle lui demande la plus grande prudence. C'en est d'ailleurs usant pour les voyeurs...
Celui-ci est resté longtemps à proximité immédiate du repaire de la femelle, les pattes I et III droites posées sur deux fils de son réseau de chasse. En bas à gauche, c'est le tour de la patte II gauche. Monsieur manoeuvre... Voir les agrandissements. |
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| A un moment la patte du mâle s'est mise à vibrer convulsivement, puis celui-ci est parti en courant! Sur la scène similaire sur le mur blanc ci-dessous, même scénario mais j'ai pu voir les pattes avant de la femelle vibrer également en réponse. C'était peut-être une réponse fortement négative, le mâle doit avoir besoin d'effectuer ainsi plusieurs approches pour assurer sa sécurité...
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Spectacle inattendu que cette araignée qui transporte une consoeur morte... J'ai été long avant d'imaginer avoir ici le charmant spectacle d'un accouplement. C'est du moins mon interprétation de la scène. La nuit était tombée et protégeait notre couple - sauf de certain paparazzi -.
La vue montre bien les longues pattes II du mâle (les pattes I sont repliées) et les courtes pattes I de la femelle.
Le mâle tient sa femelle de ses pattes avant l'empêchant ainsi de tomber le long du mur et celle-ci s'abandonne, complètement. On distingue ses chélicères et son abdomen replié.
L'accouplement se fait par l'introduction des pédipalpes des mâles dans l'épigyne des femelles situé sous l'abdomen.
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Les Jeunes
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Pas facile de s'assurer de l'identité de ces juvéniles, je n'ai pas tout de suite compris que ces jeunes errant dans le jardin deviendraient ces belles araignées noires des murs. |
Ci-dessus, le jeune de gauche a été vu en plein air et est bien nourri tandis que celui de droite errait dans le désert de la maison et est difficilement reconnaissable.
Ci-contre, une vue qui montre l'épine latérale des métatarses I qui différencie cette espèce de Segestria senoculata (vue qui ne peut toutefois prouver l'absence d'autres épines). |
On remarque les pattes annelées des jeunes.
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