Nephila pilipes est une grande Araignée classique présente dans tous les pays tropicaux (mais pas en Amérique). On la trouve aussi sous le nom de Nephila maculata. |
Celles de cette page ont été vues en Indonésie et se reconnaissent visuellement par les bandes longitudinales jaunes courant tout le long de son abdomen, ceci à partir d'une large bande transversale. L'animal présente aussi des pédipalpes à la base jaune, voire rouge. Adulte, elle présente également un sternum noir et des hanches et des articulations jaunes. Le mâle est par contre minuscule, rouge, souvent visible sur la toile voire sur la femelle. |
Sa toile est magnifique, parfois immense et faite de fils à la teinte dorée qui lui valent son nom anglais de "Golden orb weaver". |
La Toile
Cette toile faite de fils dorés
était tendue entre deux arbres,
bien plus grande que ne le
montre cette vue.
Ces constructions sont variables,
parfois très soignées,
parfois fatiguées par l'âge
et elles peuvent être immenses.
J'en ai recensé une faite de
190 cercles concentriques
et d'un très grand nombre de rayons
sur une photo prise au téléobjectif
et qui ne peut malheureusement
pas être présentée ici. |
|
On trouve des Néphiles solitaires au milieu de leur grande toile soignée, parfois tendue entre deux palmiers. On sent parfois sur certains fils une tension invraisemblable donnant l'impression qu'ils sont en acier! |
Le mâle mature ci-dessus (de 4.5mm) s'était curieusement installé un petit chez soi dans un coin de la toile de la femelle... |
On remarque enfin que les toiles de jeunes sont souvent accompagnées de toiles secondaires faisant un angle d'une quinzaine de degrés avec la toile principale, peut-être pour se protéger des guêpes? |
La Femelle
Superbe animal sur sa toile... Ma main (grande, 21cm) donne l'échelle de cette bête bien paisible qui avait construit une toile nécessairement limitée à hauteur d'homme ce qui m'a permis de passer le bras par dessus. |
A gauche, une femelle et son mâle, à droite une jeune femelle qui présente des poils en brosse aux tibias et aux métatarses ainsi que des anneaux jaunes à mi-tibia, signes distinctifs qui s'estompent avec l'âge. |
A gauche un gros plan sur une jolie femelle adulte aux pédipalpes en feu. L'animal de droite m'a été fièrement amené par des jeunes qui avaient vu mon intérêt pour les petites araignées des herbes... Je leur ai expliqué que la pauvre ne pourra sans doute plus refaire sa grande toile et qu'elle était maintenant condamnée. |
|
|
Cette femelle de Flores présente une couleur de l'abdomen inhabituelle très claire et des pédipalpes rouge sang.
On peut voir aussi le mâle minuscule qui se permet quelques familiarités sur sa géante de femelle
et qui a laissé quelques fils de traîne sur son céphalothorax (visibles sur l'agrandissement)....
|
On devine chez l'ensemble de ces femelles
deux traces sombres sous la pubescence blanche
du céphalothorax, utiles pour identifier les jeunes.
La vue de dessous caractérise Nephila pilipes:
→ Les points jaunes des articulations, |
→ Les hanches jaunes, |
→ Le pied des pédipalpes jaune, |
→ Le sternum noir, |
→ Les points blancs sous l'abdomen, |
→ Un bande transverse jaune en amont de l'épigyne, |
→ Les filières rouges. |
|
|
Le Mâle
|
|
|
|
|
Le mâle ci-dessus avait fait sa petite toile (visible sur l'agrandissement de la vue de gauche) dans le creux d'une feuille d'une plante en pot, dans la rue. Le dessin de sa robe et ses pédipalpes aux grands embolus rectilignes désigne une Nephila pilipes, adulte puisqu'il a perdu la peau qui protégeait ses bulbes, mais qui n'a pas encore suffisamment jeûné pour apparaître complètement rouge.
Le mâle ci-contre est remarquablement grand et remarquablement dessiné mais son identité et son état d'adulte sont évidents.
|
|
|
Les mâles qui courtisent les femelles prennent vite une teinte rouge-orangé. On en voit deux sur la vue de gauche surveillent la grande femelle dont les poils en brosse des tibias et des métatarses attestent de la jeunesse. |
Il est courant de voir un bestiau un peu plus entreprenant sur le dos de sa belle... |
La Ponte
|
|
|
J'ai accidentellement ramassé une pouponnière de petites araignées jaunes cachée sous une feuille qui rappelait celle de nos épeires diadèmes. Mais le nombre de petites araignées y était considérable. On peut voir ci-dessus les bêtes amassées dans mon bac qui s'ajoutent à celles qui restent encore dans leur boule tissée. |
La taille de cette couvée évoque directement le genre des Néphiles!
|
|
|
|
|
|
Les dessins de ces nouveaux-nés, tout juste esquissés, sont précisément ceux des jeunes Nephila pilipes (voir les agrandissements), les autres jeunes Néphiles se présentant avec un série de taches le long de l'abdomen.
Une jeune tout juste un peu plus grande montre bien les mêmes trois lignes sombres de l'abdomen et les deux tirets du céphalothorax.
|
|
|
Les Jeunes
Il faut faire attention de ne pas confondre les jeunes Nephila pilipes avec des Leucauge. Ces dernières n'ont pas les deux taches en V du céphalothorax et ne présentent une brosse - caractéristique - que sur le fémur IV. Leurs pattes ne montrent pas d'anneaux jaunes aux tibias. |
Une jeune femelle encore
avec ses attributs classiques mais
aussi avec le sternum partiellement
orange et qui noicira adulte.
A droite un mâle immature
dont les pédipalpes
traduisent bien l'appartenance
à la famille des Néphilidés,
encore enveloppés
de leur protection.
Il a construit cette belle
petite toile bien régulière
dans le creux d'une feuille.
|
|
|
La Mue
Cette petite Néphile avait été photographiée normalement sur sa toile... Que faisait-elle maintenant suspendue à un fil par les filières, comme morte, tournant au gré de la brise?
Les vues suivantes expliquent tout: l'araignée se préparait à muer...
|
|
|
La mue commence par l'abdomen et j'ai malheureusement raté le début de l'opération. On voit sur la vue de gauche l'ancienne peau des filières à laquelle l'araignée a attaché son fil de sustentation. Ceci fait, elle peut dégager son abdomen en filant quelques milimètres supplémentaires. En parallèle, les pattes commencent alors à sortir laborieusement... |
La sortie des pattes se fait lentement probablement par des mouvements de reptation du nouveau membre encore souple dans sa vieille peau rigide. Les nouveaux poils des pattes - reconstitués - constituent un frein de non retour à chaque fraction de millimètre gagnée. |
On voit le fil de sustentation qui passe à l'intérieur de l'exuvie.. |
Au bout d'une vingtaine de minutes, la bête est libérée de son ancien costume. Elle a filé encore un peu de son fil de sustentation et se retrouve en dessous de son exuvie. Ses pattes sont encore souples et pendent, s'allongent d'ailleurs peut-être un peu avant de durcir de nouveau. |
Au bout d'une demi-heure, les pattes de l'araignées commencent à devenir fonctionnelles de nouveau. Bientôt elle pourra se rendre au coeur de sa toile et oublier ces instants de vulnérabilité. |
|
